Trochilidé dit Colibri
Ma Précieuse Amie
J’ai entendu ta question :
Dis-moi s’il te plaît poète éclairé
Comment fait-t-on pour transformer
Un être brisé et presque désensibilisé
Par les épreuves et l’âpreté du monde
Peut-être aussi par les caprices du sort
En être d’ouverture assez transparent
Pour laisser passer la lumière du soleil
Pour entendre le murmure des muses
Qui inspirent des œuvres de beauté
Qui rendent capable de savourer
Chaque instant devenu infini ?
Tu veux savoir comment devenir assez malléable
Pour se laisser transporter par le génie ou la bonté
Ou comment avoir accès à l’expérience esthétique
Or les réponses à ces questions ne se trouvent
Ni dans les facultés ni dans les traités savants
Mais dans le chant les océans les bébés naissants
Et dans les enseignements de maîtres à penser
Abondants dans la Nature pleine de mystères
Alors je donne la parole à Maître Trochilidé
On m’appelle Colibri ou Oiseau-mouche
Mais mon nom véritable c’est Trochilidé
J’apparais au monde sous diverses formes
Et me singularisent mes reflets iridescents
Ah oui je déteste me salir au contact du sol
Ne suis-je pas Celui-qui-dort-en-hauteur ?
De préférence je me tiens sur une branche
Ou carrément en l’air en parfait équilibre !
Expert de vols de styles créatifs :
À la verticale vers l’avant ou l’arrière
Ou même sur place nul ne m’égale !
Maître-de-la-voltige reconnu
Je suis équilibriste-phénoménal
De plus j’entends les ultra-sons
Et je vois les ultra-violets
Tant est fine mon ouïe !
Tant est fine ma vue !
Oui je suis unique
En mon genre !