Adieu
(Ballons fragiles)
Mes amis à moi savent que tout homme est un ballon
Un gros ballon que perce une aiguille toute minuscule
Une aiguille minuscule qui le fait voler en éclats 1
À travers les conseils prodigués
J’entends ma propre parole
Qui entre en résonance
Avec sa source en moi
Je reçois de ma Complice
L’autorisation de l’héberger
M’en nourrir et la convertir
En conduite nouvelle
Adieu donc
Aux entreprises casse-tête
À Kinshasa à Dakar ou à Bruxelles
Friandes d’énergie de temps de souffle
J’ai déménagé du dehors et du dedans
Je participe à la construction du monde
Depuis là où la vie aimante m’a déposé
Depuis là où pousse et fleurit l’amour
Adieu aux marâtres et sangsues
Quelles et où qu’elles soient
A l’affût du Négro pensant
Toujours esclave
Bênyì je me pose dès ce jour
Auprès de compagnons-pèlerins
Afin de méditer penser lire écrire
Et ouvrir la porte à mon génie
Je suis en chantier
Je suis en pleine turbulence
Tout est sens dessus dessous
Se rompent les liens qui m’attachent
Au désir de gloire de posséder
Je m’allège je vois la lumière
Je deviens libre
1 Extrait de « Éloge de soi, éloge de l’autre », 2003.